« Depuis toujours nous
sommes en guerre, une guerre civile dans laquelle les soldats tournent en rond,
revenant régulièrement dans les lieux qu’ils ont déjà traversés. Cette guerre
est donnée comme répétitive, infinie, on dit qu’elle ne sera jamais terminée et
tout le monde a oublié pourquoi elle a commencé. « Nous adorons cette guerre,
n’est-ce pas ? Il est vrai que nous aimons la souffrance… » Dans ce monde en
guerre civile, il y a dans ces pièces, une parabole évidente de la catastrophe
permanente et du désastre infini, les soldats ne tuent personne, les moines ne
font pas la charité, les hommes sont sans mémoire, les femmes veuves et les
enfants sans vertu, et tout est apparemment absurde. Ces paraboles de guerre
disent seulement qu’on continue à marcher sur les routes et que l’optimisme le
plus notable consiste à conserver son butin avec soi alors qu’on sait qu’on
risque de mourir. »
Howard Barker
ARGUMENTS FOR A THEATRE*
ARGUMENTS FOR A THEATRE*
*ARGUMENT FOR A THATRE définit les rapports qu’entretient Barker
avec les notions de destruction, de catharsis et de renouveau. Son
« Théâtre de la Catastrophe » s’adresse à ceux qui souffrent d’une
« imagination handicapée », qui ressentent « un désir inarticulé
de spéculation morale ». Un désir qui ne saurait assouvir ni la
« télévision kitsch », ni les comédies musicales, ni le
« théâtre humaniste » qui traite son public comme un chien en
laisse : « Il me semble qu’il y a une tristesse profonde dans les
relations entre le Réconciliateur – le dramaturge – et ceux qui recherchent
l’harmonie – le public – dans le théâtre humaniste.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire