lundi 6 février 2012



« Depuis toujours nous sommes en guerre, une guerre civile dans laquelle les soldats tournent en rond, revenant régulièrement dans les lieux qu’ils ont déjà traversés. Cette guerre est donnée comme répétitive, infinie, on dit qu’elle ne sera jamais terminée et tout le monde a oublié pourquoi elle a commencé. « Nous adorons cette guerre, n’est-ce pas ? Il est vrai que nous aimons la souffrance… » Dans ce monde en guerre civile, il y a dans ces pièces, une parabole évidente de la catastrophe permanente et du désastre infini, les soldats ne tuent personne, les moines ne font pas la charité, les hommes sont sans mémoire, les femmes veuves et les enfants sans vertu, et tout est apparemment absurde. Ces paraboles de guerre disent seulement qu’on continue à marcher sur les routes et que l’optimisme le plus notable consiste à conserver son butin avec soi alors qu’on sait qu’on risque de mourir. »
Howard Barker
ARGUMENTS FOR A THEATRE*

*ARGUMENT FOR A THATRE définit les rapports qu’entretient Barker avec les notions de destruction, de catharsis et de renouveau. Son « Théâtre de la Catastrophe » s’adresse à ceux qui souffrent d’une « imagination handicapée », qui ressentent « un désir inarticulé de spéculation morale ». Un désir qui ne saurait assouvir ni la « télévision kitsch », ni les comédies musicales, ni le « théâtre humaniste » qui traite son public comme un chien en laisse : « Il me semble qu’il y a une tristesse profonde dans les relations entre le Réconciliateur – le dramaturge – et ceux qui recherchent l’harmonie – le public – dans le théâtre humaniste.

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