« Je travaille depuis longtemps et
régulièrement à l’école sur Les Fragments
d’un discours amoureux, à la fois comme sujet et comme exercice pour les
acteurs qui prennent alors conscience qu’on peut restituer le sentiment sans passer
par la psychologie. (…) Comment montre-t-on la passion au théâtre ? Il
faut que les acteurs aient des choses en commun, des larmes en commun par
exemple, ou d’autres métaphores très utiles utilisées par Barthes, comme celle
des « yeux exorbités » de l’amour. Si on prend ces métaphores au pied
de la lettre et si certains gestes sont bien faits, alors ils sont justes. Si
le geste est juste, alors la restitution du sentiment est juste. La métaphore
au pied de la lettre, c’est aussi une vieille astuce vitézienne ; ce qui
importe, c’est de trouver une façon d’entrer dans le jeu qui ne passe pas par
la psychologie. (…) »
Sophie
Loucachevsky,
Entretien réalisé par Laurent Mulheisen pendant les répétitions de Manhattan Medea, le 14 décembre 2009 à
La Colline. Propos recueillis par Laure Hémain.
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