jeudi 26 janvier 2012

Qui est Sophie Loucachevsky?



Après des études d’architecture et un début de carrière comme actrice (*Passion de Godard en 1981), elle assiste Antoine Vitez au Théâtre National de Chaillot entre 1982 et 1986. À Chaillot, elle monte Madame de Sade de Mishima, Judas-Pilate de Claudel, Les Désossés de L.-C. Sirjacq.  Elle obtient la bourse de la Villa Médicis hors les murs pour le Japon. Début d’une longue série d’expériences professionnelles à l’étranger où, en même temps qu’elle travaille sur des textes classiques (Shakespeare, Marivaux, Claudel, Pouchkine), elle monte des auteurs contemporains (J.-F. Peyret, L.-C. Sirjacq ou M. Tsvetaeva) et commence à écrire sur l’identité. En 1987, elle fonde les APA, réunion de 150 artistes autour de différents spectacles créés à l’Athénée et en Avignon, et travaille régulièrement à l’Athénée jusqu’en 1995, où elle monte entre autres Phèdre de Tsvetaeva. En 1993, elle réalise en Roumanie un travail sur l’identité, Six personnages en quête de... et dirige, en 1994, la petite salle du Théâtre National de l’Odéon, où elle crée avec une cinquantaine d’artistes, une vingtaine de spectacles à partir de la question : “dire je”. Le projet est élaboré avec J.-F. Peyret sous le titre de Théâtre-Feuilleton. En 1995, elle entre dans une longue aventure avec l’Afrique du Sud. Elle réalise Mots tus et bouches cousues sur des textes de poètes sud-africains à la Villette, crée en 1997, au Maillon de Strasbourg, Fragments d’après une nouvelle de N. Gordimer, avec des comédiens, danseurs et musiciens français et sud-africains. L’expérience se conclut en 1998 en Nouvelle-Calédonie avec Jonas : spectacle musical qui retrace la vie de Jonas Gwangwa, grand tromboniste sud-africain et figure phare de la lutte contre l’apartheid. En 1999, elle poursuit son exploration de l’identité et de l’autobiographie avec des ateliers sur le thème : “se raconter” qui donnent lieu à une recherche pluridisciplinaire. Grâce à Perec, dans Approche de quoi, elle vide le sac des artistes qu’elle rencontre en Nouvelle-Calédonie, en Martinique et au Sénégal, avant de créer, en 2000, La Petite Planète d’après Espèces d’espaces de Perec (Comédie de Reims/Forum des Images à Paris). En 2003, elle est artiste résidente en Afrique du Sud et y monte, l’année suivante, L’Homosexuel ou la Difficulté de s’exprimer de Copi. En 2005, à l’École des Sables au Sénégal, elle dirige un travail sur Fragments d’un discours amoureux de Barthes avec des danseurs venus de dix-huit pays d’Afrique, puis, invitée par Michel Didym, elle met en espace Passion selon Jean de Tarantino à La Mousson d’été. Le spectacle est créé au théâtre National de la Colline à l’automne 2007. Dans la saison 2005-2006, elle travaille sur
Le Banquet des aboyeurs de Durif, avec l’auteur et les étudiants de l’ESAD puis, à l’invitation d’E. Laborit (International Visual Theater), elle monte en langue des signes trois courtes pièces de Beckett : Actes sans paroles 1 et 2 / Va-et-vient, pour le Festival Paris-Beckett. Le spectacle est créé la saison suivante à La Ferme du Buisson et à l’IVT. En 2009-2010, elle monte Manhattan Medea de Dea Loher au théâtre de La Colline. Actuellement, elle prépare deux projets: Morbid de Fausto Paravidino  et à nouveau Phèdre de Marina Tsvetaeva.
Depuis 1986, elle mène parallèlement une carrière d’enseignante (Théâtre national de Chaillot, Théâtre national de Strasbourg, Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique…) et dirige différents ateliers de formation à l’étranger en collaboration avec Cultures France. Elle enseigne aujourd’hui à l’ESAD, à Paris, comme professeur permanent et en janvier- février 2012 mettra en scène à l'ENSATT Les Possibilités d'Howard Barker.


*Sophie Loucachevsky dans Passion de J.L. Godard, (1982)

"C'est pas un mensonge mais quelque chose d'imaginé qui n'est jamais l'exacte vérité, qui n'est pas non plus son contraire mais qui, dans tous les cas est séparé du réel extérieur par les "à peu près" profondément calculés de la vraisemblance"
(Extrait du scénario de J.L. Godard)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire